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Les grands versants de sable du côté est et les anciens bassins hydrographiques


Aperçu historique

Les grands versants de sable du côté est forment une vaste zone (environ 45 hectares) de sable soufflé par le vent. Cette zone, bien consolidée, va d’au-dessus de Sandy Bay, au sud, à Catalan Bay au Nord. Ces sables, qui contiennent un pourcentage élevé de grains uniformes de quartz, proviennent de l’extérieur de Gibraltar, puisqu’il n’existe presque pas de strates de quartz sur le Rocher. Le versant de sable s’est formé pendant l’ère Quaternaire lorsque la région à l’est était une plaine de sable sec et l’action du vent déposait le sable sur les brèches d’éboulis ainsi que le conglomérat rocheux existant (Rose & Rosenbaum, 1991). À une certaine époque, les versants du talus se trouvant au Nord et au Sud, ainsi que les versants de sable, ont formé une masse contigüe. Cependant, les carrières de Catalan Bay et Sandy Bay, ouvertes par l’Amirauté en 1895 pour fournir du matériel pour les extensions du chantier naval, ont isolé les versants de sable du coté est des versants du talus. Les extrémités du talus, situées sous les principaux fronts de falaises, à savoir Spyglass et Rock Gun, semblent avoir accumulé la plus grande quantité de blocs de roche. Il en résulte les brèches d’éboulis de conglomérat mais elles demeurent recouvertes d’une couche de sable. La partie centrale, où se trouvent les versants de sable du côté est du Rocher, a subi moins de dépôts rocheux sur la partie supérieure, mais elle a une plus grande accumulation de sable soufflé par le vent, ce qui différencie considérablement cette structure géologique des versants du talus. Des dessins datant des années 1800 représentant Catalan Bay montre que le versant de sable était presque dépourvu de végétation, ce qui confirme la présence de chèvres et de pâturage. En 1903, l’Ingénieur en chef de la ville a élaboré un plan pour recouvrir environ 4 hectares du versant avec des tôles ondulées pour recueillir l’eau potable. Cela a entrainé la perte de la plus grande partie de l’habitat du versant de sable mais également d’un certain nombre d’espèces végétales et animales, dont le blé noir (Oenanthe leucura), qui dépend probablement de cet habitat.

Les bassins hydrographiques ont été jugés obsolètes en 1991 avec l'arrivée des usines de dessalement à Gibraltar, ce qui a entrainé dans les années 1990 leur suppression et la remise en état de l’habitat. Le processus de remise en état a été extrêmement laborieux et a consisté au retrait des tôles ondulées, suivi de l’installation d’un filet biodégradable pour stabiliser le versant. Un programme de réensemencement a suivi par la suite, utilisant des graminées et des arbustes autochtones, le tout en étroite collaboration avec la Société d'ornithologie et d'histoire naturelle de Gibraltar. Cette action a été menée par des experts des jardins botaniques de Gibraltar. Outre le retrait des bassins hydrographiques et du réensemencement des versants, un complexe système de barrières de protection contre les éboulements a été installé.

Statut de patrimoine mondial

L’ensemble des Grottes de Gorham est le nom donné à la zone qui couvre les 28 hectares à l’est de Gibraltar, depuis le niveau de la mer jusqu’au sommet du Rocher. En juillet 2016, le site a été classé par l‘UNESCO Patrimoine Mondial, comme témoignage exceptionnel de l’occupation, des traditions culturelles et de la culture matérielle de l’homme de Néanderthal et des populations des Temps Modernes sur une période de plus de 120 000 ans. Ce surprenant ensemble de grottes au niveau de la mer contient des vestiges archéologiques qui apportent une preuve de l’occupation humaine néandertalienne et moderne de Gibraltar, tout comme le paysage et les espèces naturelles qui aident à présenter les ressources naturelles et le contexte environnemental de la vie néandertalienne. La Réserve Naturelle de Gibraltar fait partie de la zone tampon du patrimoine mondial et, ensemble, elles représentent plus de 40% du territoire de Gibraltar.

Bassins hydrographiques – Un exploit colossal d’ingénierie

Le premier bassin hydrographique de ce genre (une idée originale conçue par l’ingénieur de la ville de Gibraltar de l’époque) a été construit en 1903 sur les versants de sable du côté est du Rocher, avec une inclinaison moyenne allant de 1½ à 1. Ces versants étaient incrustés de gros rochers, qui ont été démolis ; la surface a été taillée tant bien que mal et un canal et un chemin ont été construits au niveau du périmètre inférieur de la zone de collecte. Des pieux en bois (91500mm x 150mm x 40mm) ont été enfoncés sur toute leur longueur dans ces versants de sable taillés et une ossature en bois de pannes (75 mm x 75 mm x 4500 mm) et des chevrons /75 mm x 75 mm x 2400 mm) ont été cloués et des tôles ondulées en tôle galvanisée de 2400 mm x 900 mm y ont été fixées à l’aide de vis d’entrainement tout autour de leurs bords. Tous les bois avaient été au préalable traités avec de la créosote injectée à une pression de 170 lb par pouce carré. En résumé, chaque hectare couvert contient à peu près : 5 928 chevrons, 1 112 pannes, 1 161 pieux ; 5 928 tôles, 2 920 kg de vis et 850 kg de rondelles. Canaux : Les canaux de collecte ont été conçus pour acheminer un maximum de 102 mm d’eau de pluie par heure sur une superficie d’environ 14,97 hectares (c’est-à-dire la superficie disponible pour une éventuelle conversion en bassin hydrographique). Les chemins d’accès le long des canaux ont été ajoutés dans la conception pour servir de canal de secours alimenté par un système de trop-plein et de débordement par des tuyaux jusqu’à la mer. Le canal principal du tunnel est-ouest était muni d’une vanne par laquelle l’eau pouvait être déviée vers une fissure naturelle et, finalement vers la mer. L’eau des premières pluies, qui a lavé la saleté des bassins hydrographiques, a été évacuée de cette manière. Réservoirs : Entre 1911 et 1914, le réservoir nº 5, d’une capacité de 9,091 mètres cubes, a été creusé dans la roche en élargissant un tunnel creusé parallèlement au tunnel du canal et à environ 7,6 mètres en dessous. Le tunnel a été élargi de chaque côté pour former une chambre d’environ 12,2 mètres de haut, 13,1 mètres de large et 121,9 mètres de long. Une fois les travaux d’excavation terminés et toutes les roches détachées retirées, le sol a été bétonné sur deux couches, une couche de nivellement de 150 mm de béton brut, suivie d’une dalle de 150 mm de béton 1:2:4 en utilisant du ciment Portland et de la pierre de 35mm comme gros agrégats. Les murs ont été construits en utilisant deux couches avec un espace de 114 mm chacune entre la paroi arrière. La paroi avant a été remplie de béton brut et la cavité de 150 mm a été remplie avec un ciment Portland, mortier 1:1 mélangé à 5% d’agent imperméabilisant. Le sol a reçu un ciment Portland de 50 mm, une chape de mortier 1:1 et enfin une couche de 19 mm contenant 5% d’agent imperméabilisant. Les murs ont été enduits de 3 couches de ciment à l’aide d’un mélange de 3:1, 2:1 et 1:1 avec 5% d’agent imperméabilisant. La dernière couche d’enduit mural et de sol a été appliquée à la truelle en acier. Rien n’a été fait sur le toit car la roche qui recouvre la travée utilisée est autoportante. Le bassin hydrographique a été agrandi de 5,66 hectares supplémentaires et en 1928, un autre réservoir (nº 6) a été construit, semblable au nº 5, mais mesurant la moitié de sa longueur et d’une capacité de 4 545 mètres cubes. Chaque réservoir est raccordé au canal principal par des tuyaux de grands diamètres munis de vannes ayant pour but de contrôler l’entrée de l’eau. Ils sont maintenant également raccordés aux conduits de pompage qui transportent l’eau provenant d’autres sources. Entre 1928 et 1945, quatre autres réservoirs (Nº 7 à 10) ont été creusés dans la roche, ajoutant ainsi 18 181 mètres cubes à la capacité de stockage. Il est intéressant de noter que le réservoir nº 10, qui avait été creusé mais non achevé au moment de la Seconde Guerre mondiale, abritait une caserne qui avait été construite, résistant aux bombardements, dans le but d’abriter un détachement du régiment « Black Watch ». La construction de ces réservoirs suit le modèle original, sauf qu’ils sont en décalés par rapport au tunnel pilote, ce qui permet d’accéder aux conduits d’alimentation. Les vannes de sortie pour l’alimentation et le nettoyage sont actionnées depuis l’intérieur des réservoirs à l’aide de volants à bras.

Chaque réservoir dispose d’un trop-plein dans le tunnel pilote et à son tour, le tunnel dans la fissure naturelle. Les derniers réservoirs (nº 11 et 12) ont été construits en 1958-1961 à un niveau inférieur, depuis le côté est, en face de Catalan Bay. Ils ont été construits afin de recueillir l’eau de pluie provenant d’une nouvelle extension de 4,05 hectares de bassin hydrographique à un niveau inférieur des versants est. Le nombre total de réservoirs d’eau potable a ainsi été porté à 12, plus le réservoir du Château Maure, ce qui représente une capacité totale de stockage d’environ 72 727 mètres cubes.

Après la cessation des activités des bassins hydrographiques comme source d’eau potable, les réservoirs sont désormais utilisés comme réservoirs de service et comme réservoirs de stockage fournissant d’importantes réserves d’eau.

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